A propos

Une vie toute tracée
L'an 2000. Je suis dans ma vingtaine, étudiante, en couple, entourée, installée dans une existence calme, ordonnée, rangée. Sur le papier, tout va bien. Je fais ce qu’il faut, je coche les cases. Ma vie est stable. En apparence seulement. A l’intérieur, je n’ai ni rêve, ni passion, rien ne m’anime vraiment. Je me lève, je vais en cours, je rentre, je pars en weekend, en vacances, je recommence.
Tout semble fade. Je suis sans direction, sans but. Ni malheureuse, ni heureuse. Juste là. En veille. Je vis, mais sans vraiment vibrer. J’attends quelque chose, mais je ne sais même pas quoi.

Mon parcours

Le choc culturel
Tout change lors d’un voyage au Burkina Faso. L’odeur de la terre après la pluie, les couleurs vives sur les marchés, la chaleur lourde dès le matin, les cris joyeux des enfants, la présence dans le regard des gens. Le chant, la musique, la danse, les cérémonies. Tout appelle la vie. Là-bas, tout est brut, intense. Pour la première fois depuis longtemps, j’ai l’impression de me réveiller.

La danse africaine : la passion
Et c'est là, sur un autre continent que le mien, que je rencontre ma première passion : la danse, ou devrais-je dire c’est la danse qui est venue me chercher.
Un soir, après une représentation théâtrale dans un petit village de brousse, les habitants se sont mis à danser. Une jeune fille est venue me prendre par la main pour m’emmener dans le cercle. Je n’ai jamais cessé de danser depuis …

Des années heureuses et bouleversées
La danse africaine devient mon ancrage, mon souffle, mon langage. Pour moi, ce n'est pas un passe-temps, ce n'est pas une activité, c'est ma respiration, mon médicament. Mon corps parle, s'exprime, existe. Je souris. Je suis là, vraiment. Et je ne m’arrête plus. Pendant des années, je vais danser. Une fois, deux fois, trois fois par semaine. Puis tous les jours. Je vais intégrer des compagnies semi-professionnelles, me former auprès de grands danseurs, partir régulièrement en Afrique pour retrouver cette énergie. 

Mais la vie me met également à l’épreuve : séparation, expériences éprouvantes, soucis de santé. De ces turbulences, je garde en moi des silences, des blessures, des peurs que personne ne voit. De ces moments difficiles, j'apprends à écouter mon corps, mes émotions, à prendre soin de moi, à me reconstruire pas à pas.

L'Expression Sensitive : la révélation
Quelque temps plus tard, l’appel de la danse se fait à nouveau sentir. Je découvre alors une semaine dédiée à la danse libre et sensitive et m’inscris aussitôt. Je plonge alors dans un univers hors du temps, où le corps retrouve sa voie et la créativité peut s’exprimer librement. Un lieu où je n’ai rien à prouver, juste à sentir, bouger, explorer. Chaque mouvement devient langage, chaque silence un appel intérieur. Ce n’est plus seulement danser : c’est écouter mon âme, revenir à moi.

L’effrondrement
Tout semble se stabiliser : mariage, carrière, formation en danse thérapie, maternité. Mais la vie me pousse dans mes retranchements les plus intenses : je traverse à nouveau de terribles épreuves de l'existence, des deuils tragiques, des moments de profonde tristesse où rien ne semble me raccrocher à la vie. Ces expériences, bien que douloureuses, deviennent des tremplins. Elles m’invitent à puiser en moi des ressources insoupçonnées, à me reconnecter à ma force intérieure. 

Le Tantra : la libération
Au cœur du chaos, deux choses me soutiennent : mes ami·e·s et la découverte du Tantra. Comme la danse, le Tantra ne s’explique pas : il se vit, se respire, se traverse. Il parle au corps, au cœur, à l’âme. Brut, viscéral, parfois inconfortable, mais profondément vivant. Dans un monde qui m’a appris à me taire et à me contenir, il me rappelle : « Tu as le droit d’exister pleinement, d’être entière, différente. » Ce chemin, comme la danse, est une remontée vers la source de mon être.